Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/520

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

La tristesse m’a vaincu,
Je ne fay plus rien que geindre,
Et, pour m’achever de peindre,
Un froncle me vient au cu.




ÉPIGRAMME À PHILIS.


Si je fuy tes beaux yeux, c’est avecques raison ;
Mes jours entrent desjà dans l’infirme saison
Où l’homme pour l’amour n’a plus rien d’estimable
En vain donc, ô Philis ! tu me veux enflamer :
Car, comme il faut aymer tant que l’on est aymable,
Quand on n’est plus aymable il ne faut plus aymer.



ÉPIGRAMME

Sur un escrivain de Gascogne.


Ce petit fanfaron à l’œillade eschapée,
Qui fait le grand autheur et n’est qu’un animal,
Dit qu’il trenche sa plume avecques son espée :
Je ne m’estonne pas s’il en escrit si mal.



ÉPIGRAMME

Sur le cher Thirsis esborgné.


Thirsis, après sa perte amere,
Doit bien garder l’autre œil d’un autre coup felon
ll ne seroit plus qu’un Homere,
Au lieu qu’en le gardant il est un Apollon.