Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/515

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

AUTRE SONNET

Sur le mesme vol.


Je n’aymois gueres l’Angleterre,
Mais je l’ayme aujourd’huy bien moins,
Et voudrais voir en tous ses coins
Luire le flambeau de la guerre.

C’est un vray pays à catherre ;
Le ciel n’y pleut que sur des foins,
Et les plus agreables groins
Y rottent à l’ombre du verre.

Ce n’est pas que je sois fasché
D’y voir le beau sexe entaché
Du vice de l’yvrougnerie ;

Mais c’est que j’enrage en mon cœur
D’y trouver ma bourse tarie
Pour avoir pris trop de liqueur.