Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/507

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais il ne tient rien, le faux draule ;
On va voir nostre cœur à nu.
Un courrier d’Espagne est venu,
Et tout sera bien-tost connu
Du costé de la vieille Gaule.
Un courrier d’Espagne est venu,
Mais il ne tient rien, le faux draule.

Il n’est plus, l’enfant incertain[1] ;
Sa mort est seure et veritable ;
Soit la mere ou d’or ou d’estain,
Il n’est plus, l’enfant incertain ;

    longuement l’arrivée de l’agent espagnol envoyé par l’archiduc. Voy. sa harangue dans le Journal de tout ce qui c’est passé au Parlement, p. 201.

  1. Saint-Amant désigne ici Tancrède de Rohan. On sait le scandaleux procès soulevé contre Mme  de Rohan au sujet de cet enfant, que Patru, dans son plaidoyer, regarde « comme un vil garçon de boutique, et peut-être le fruit du libertinage de quelque valet », suppose par sa mère « sans autre dessein que de perdre sa propre fille, dont le mariage, agreé du roy, de la reyne et de M. le duc d’Orleans, applaudi de toute la cour, avoit perverti en elle toutes les affections d’une mère, et lui avoit inspiré toute l’amertume d’une marâtre. » — Voy. dans Tallemant, éclaircie par de curieuses notes, toute l’histoire de Tancrède. Sa vie a été écrite par le P. Griffet. — La Gazette burlesque en parle longuement. — Voici, à ce sujet, quelques vers, que nous croyons inédits, de Mme  de Sévigné ; ils se trouvent dans la collection Maurepas, année 1649, f° 139 :
    Chanson sur l’air : Il a battu son petit frère, par Mme  de Sévigné, sur Tancrède, à Mme  de Rohan.

    Ouy, vous étiez de la partie
    Lorsque l’on fit cette sortie.
    Et l’on peut dire avec raison
    Que pour terminer cette affaire
    Vous payâtes la garnison
    Qui tua votre petit frère.