Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/498

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J’eusse bien-tost plié bagage ;
Je humerois l’air poitevin
Si j’avois esté bon devin,
Et, pour avoir et pain et vin ;
Mes gregues n’yroient pas en gage.
Si j’avois esté bon devin
J’eusse bien-tost plié bagage.

Ce gouverneur que j’ayme tant
Au point du jour troussa ses quilles ;
ll ne me put voir en partant,
Ce gouverneur que j’ayme tant ;
Or près de l’onde, au sein flottant,
Je croyr qu’il cherche des coquilles.
Ce gouverneur que j’ayme tant
Au point du jour trousse ses quilles.

Le diable emporte les tambours
Qui m’estourdissent la cervelle !
Dans la ville et dans les fauxbours,
Le diable emporte les tambours !
Ces maraux font tout à rebours
Avec leur main sotte et nouvelle.
Le diable emporte les tambours
Qui m’estourdissent la cervelle !

Ouy, je voudrais estre au Japon
Quand j’entens tout ce tintamarre ;
Ce n’est pas parler en fripon,
Ouy, je voudrois estre au Japon.
Mon hoste en renasque en jupon,
Et sa femme en hurle en simarre.
Ouy, je voudrois estre au Japon
Quand j’entens tout ce tintamare.

Au lieu de prier à l’autel,
On caquette à langue affilée ;