Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/495

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La riviere, avec sa hauteur,
A fait un desordre incroyable ;
Tout craint, en son cours destructeur,
La riviere avec sa hauteur ;
Et j’en voy, d’un œil scrutateur,
Le pont Rouge et quelqu’un au diable ;
La riviere, avec sa hauteur,
A fait un desordre incroyable.

On a veu noyer des poissons,
Ce m’a dit Perrette la fauve ;
Ouy, dans sa rue en cent façons
On a veu noyer des poissons ;
Il s’en est pris sans hameçons
Qui sembloient crier : Sauve ! sauve !
On a veu noyer des poissons,
Ce m’a dit Perrette la fauve.

À force d’estre soufreteux,
Les quatre mendiants nous manquent ;
Plusieurs ont l’air maigre et honteux
À force d’estre soufreteux.
Voire en ce temps calamiteux.
Les Celestins mesmes s’esflanquent ;
À force d’estre soufreteux,
Les quatre mendiants nous manquent.

Il n’est ny figue ny raisin,
Il n’est amande ny noizette ;
Chés l’espicier nostre voisin
Il n’est ny figue ny raisin,
On a vuidé le magasin.
Quoy qu’en rapporte la Gazette,
Il n’est ny figue ny raisin,
ll n’est amande ny noisette.

Du ris, helas ! il n’en est plus,