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Tel qu’on voit un torrent forcer
Ce qui s’offre à ses eaux rapides,
Tel on l’a veu rompre et percer
Cent gros de reistres intrepides.

On l’a veu, comblant tout d’effroy
Par sa fureur jeune et guerriere,
Ouvrir aux triomphes d’un roy
L’honorable et longue carriere.

On a veu ce prince hardy
Faire en ce lieu plus de ravages
Que tous les lions du Midy
N’en font en leurs plaines sauvages.

La terreur, l’audace et la mort,
Y marchoient devant la victoire ;
Sa seule teste en fit le sort,
Et son seul bras en fut la gloire.

Fontaines, le vaillant goutteux[1],
Afin-de perir à son aise,

    tellement que toute l’infanterie fut defaite par le duc d’Anguien, maintenant prince de Condé. » (Parival, Hist. de ce siècle de fer, p. 417.) — Ce récit, peu flatteur pour le vainqueur, est contredit, on le sait, par Bossuet, dans l’oraison funèbre du prince, son ami. Selon lui, Condé auroit dormi la veille de la bataille ; mais les nuits suivantes, selon La Calprenède, il les auroit consacrées à la lecture de Cassandre : « Mon precedent ouvrage doit sa plus grande reputation au bonheur qu’il a eu de vous divertir. On vous a veu plusieurs fois passer des heures dans la tranchée avec un volume de Cassandre, et vous avez donné à sa lecture une partie des nuits qui ont succedé a ces grandes journées que vous avez rendues fameuses par vos viotoires. » (La Calprenède au duc d’Anguien, Épître dédicatoire en tête de la Cléopâtre, 1re partie, 1653.) — Voy. aussi Voiture, lettre CXL.

  1. Le marquis de Fuentès ou Fontaines, qui se fit porter en