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LES OEUVRES
DU SIEUR DE
SAINT-AMANT


TROISIESME PARTIE.


EPISTRE

À Monsieur le baron de Villarnoul.


Chère moitié[1] (si le Gros qui t’adore
De ce doux nom t’ose appeller encore),
Grand Villarnoul, ouy grand, quoy que petit,
Est-il donc vray que lors que tout rostit,
Que quand l’air mesme estouffe et se consume,
Que quand ycy l’onde mesme s’allume,
Et que la terre expire sous l’ardeur[2],
Toy seul pour moy vives dans la froideur ?
Le dois-je croire ? ay-je commis un crime

  1. C’estoit nostre mot d’alliance. (S.-A.)
  2. Cette pièce fut faitte l’an 1646, où la chaleur fut extresme, et je m’y plains de ce que mon amy estoit arrivé à Paris sans m’estre venu voir. (S.-A.)