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SONNET


Saint-Honorat et Sainte-Marguerite,
N’est-il pas temps que ces fascheux voisins,
À demy juifs, à demy Sarrasins,
Quittent vos bords et gagnent la guerite ?

Nous sçavons trop ce que leur foy mérite
Pour vous placer entre leurs grands cousins ;
Razez leurs forts, bruslez leurs magasins :
De leur orgueil tout le monde s’irrite.

Vostre beau bois[1] qui montoit jusqu’aux cieux,
Jadis si frais, si délectable aux yeux,
La cime à bas semble crier vengeance ;

Et vos autels, à la guerre employez,
Vous blasmeront de quelque intelligence,
Si de là-haut vous ne les foudroyez.



  1. Sur ce beau bois, dont je ne me puis tenir de parler, et que j’avois veu quelques années auparavant, que j’y passay en allant à Rome sur les galères avec feu monsieur le mareschal
    de Crequy. (S.-A.)