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Où le fruit déguisé brave la pourriture !
Par luy la vert ginguet[1] fait la figue au muscat ;
Par luy le plus gros vin semble si délicat,
Que le piot du ciel, dont on fait tant de conte,
S’il estoit blanc, auprès en rougiroit de honte.
Je laisse donc à dire, et chacun peut penser
De combien du meilleur le pris il doit hausser,
Quand on luy donne entrée au milieu d’une bouche
Qui sous un tel morceau retourne à l’escarmouche,
J’entens au doux conflit qu’à l’honneur de Bacchus
Les fameux biberons, à tauper invaincus,
Font le verre à la main, sans projet d’autre gloire
Que de celle qu’on gaigne à force de bien boire.
Franc et noble Marquis, illustre desbauché,
Qui t’es dans la grandeur à toy-mesme arraché
Pour te livrer sans faste aux plaisirs de la vie.
Où parmy les vertus la table nous convie ;
Toy, dont la voix unique en traits mélodieux
Rend du chantre emplumé le siflet odieux,


    ché, le marquis de Marigny-Mallenoë. — Ce titre de marquis nous a été révélé, avec les autres titres de P. de Marigny, à une vente de livres Les œuvres de Boulenger, « J. C. Bulengeri doctoris theologi opusculorum systema », mises en vente, portoient, suris garde, l’attestation suivante relative à un jeune d’Harouys dont la famille s’allia a celle de Mme  de Sévigné : « Ego infra scriptus, studiorum præfectus in Henriceo flexiensi collegio societatis Jesu, testor ingenuum adolescentem Nicolaum de Harouys, in secunda schola hoc primum solutæ orationis latinæ præmium, eruditorum æstimatum judicio meritum et ex munificentia et liberalitate noblissimi reverendissimique domini D.Petri de Mallenoe, abbassi delpsinensis, protonotarii apostolici, marchionis de Marigny, etc., In publico ejusdem collegii theatro consecutum esse 4° kalen. sept. 1639. Johannes Chevalier. »

  1. Vin de râcle-boyau, vin à faire danser les chèvres, qu’on boit dans les guinguettes.