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Et la diane[1] du tambour
M’avertit que l’aube est levée.




LE CANTAL[2].

À Monsieur le M. D. M[3].

caprice.


Gousset, ecafignon, faguenas, cambouis.
Qui formez ce présent que mes yeux resjouis,
Sous l’adveu de mon nez, lorgnent comme un fromage
À qui la puanteur doit mesme rendre hommage,
Que vous avez d’appas ! que vostre odeur me plaist !
Et que de vostre goust, tout horrible qu’il est,
Je fay bien plus d’estat que d’une confiture

  1. La diane ou la dienne, batterie de tambour à la pointe du jour (dies).
  2. Le Cantal, montagne d’Auvergne, a donné son nom a un fromage qui a odeur, comme dit Saint-Amant, d’écafignon et de faguenas. Ces deux mots, dont le premier a signifié long-temps une sorte de chaussure mince, ne désignoient plus, du temps de Saint Amant, que la « senteur d’un pied de messager, » (Furetière). — Dans la Musette du sieur D. (Vion Dalibray), Paris, Quinet, 1647, in-8, p. 11, on trouve une longue pièce adressée à Saint-Amant, à propos du Cantal :

    Brillante gloire du Parnasse,
    Toy qui joints de si bonne grace
    Les muses avecques le vin,
    Corps admirable, esprit divin,
    Alcandre, amy rond et fidelle…
    Apprends, apprends une nouvelle :
    Ce Cantal est mangé des vers.

  3. Ces initiales désignent sans doute cet ami de Saint-Amant à qui nous l’avons vu dédier sa pièce de la Chambre du débau-