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Sur qui Cupido s’acharne,
Et pour obliger son feu
Tant soit peu,
Mets le chief à la lanterne.

C’est un pauvre adolescent
Innocent,
Feru droit à la poictrine,
Lequel, sous ton bon plaisir,
N’a desir
Que d’embrasser ta doctrine.

Les garrots de tes regards,
Doux-hagars,
Dans son cœur leurs pointes fichent
Plus avant, las ! que dans ton
Pelotton
Tes espingles ne se nichent.

Les cottrets qu’à la Sainct-Jean,
D’an en an,
Dedans la Greve on allume,
Ne bruslent pas mieux que luy,
Qu’aujourd’huy
Ton œil ard, grille et consume.

Et combien qu’il pleuve à flots
Sur son dos,
Qui n’en est pas beaucoup aise,
Cet orage degoutant,
Nonobstant,
Ne peut esteindre sa braise.

Combien, dis-je, que la nuit,
Sans nul bruit,
De noires ombres le cerne,
Ce feu fait que pour ses pas,