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Allez au Cours[1], aux Tuilleries[2],
Faites-y force drolleries,
Mais il n’en est pas la saison.
Ne bougez donc de la maison,
J’entends ne bougez de la ville,
Et là, d’une humeur bien civile
Entre-visitez-vous souvent ;
Puis, feignant d’aller au convent,
Glissez-vous en robbe discrette
Chez la confidente secrette,
Où vous attend le financier
Avec boutique de mercier
Et collation preparée
Pour passer toute la soirée,
Pendant que l’amoureux de cour
Souspire en vain pour vostre amour.
Encore un coup, ô belle bande !
Pour adieu je vous recommande,
Si vous n’avez pire destin
Aux successeurs de Roquentin[3].

  1. On donnoit ce nom a de « belles et grandes allées bordées de tillos », dit Richelet. « C’étoit un lieu agréable où étoit le rendez-vous du beau monde pour se promener à certaines heures. » Le Cours-la-Reine, planté par Marie de Médicis, hors des murs, le long de la Seine, avoit trois allées. (Voy. Furetière.) « Cette promenade étoit entourée de fossés et avoit aux deux extrémités deux grands portails. L’allée du milieu avoit six à sept toises de largeur. » À la suite de la Madonte, tragicomédie du sieur Auvray, on trouve, dans les « autres œuvres poétiques », une longue pièce sur la promenade du Cours — (p. 39-51).
  2. Il ne s’agit pas du palais, mais du jardin des Tuileries.
  3. On donna le nom de roquentins a des chansons qui comme le Bossu, comme le Coq du voisinage, le Petit Doigt,