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Et depuis peu mesme la Serre[1],
Qui livres sur livres desserre,
Duppoit encore vos esprits
De ses impertinente escrits.
Non, non, je ne suis pas si beste,
Quelque longue que soit ma teste,
Que je ne reconnaisse bien
Que vous l’estes ou n’estes rien.
Adieu, dames et damoiselles,
Autant les laides que les belles,
Si par fard on peut meriter
Ce nom de belle, et le porter.

    yeux, Floriande, qui fut un soleil de beauté, n’auroit paru devant le jour des vostres, etc. »

  1. Puget de La Serre, né vers 1600, mort en 1665, a composé plusieurs tragédies ; il s’y montre précurseur de La Motte en employant la prose : Pandoste, Pyrame, Th. Morus, le Sac de Carthage, le Martyre de sainte Catherine, Climène, Thésée. Il étoit historiographe de France et conseiller d’État. La Serre écrivoit pour dédier ; comme ses écrits ne se vendoient pas, il se rattrapoit sur les dédicaces. On conserve à la Bibl. Mazarine le mss. d’un livre qu’il dédia à la reine, et la reliure est un chef-d’œuvre. Dans les notes de Brossette sur Boileau, on trouve sur La Serre quelques curieuses anecdotes. On a de lui, entre autres ouvrages : le Secrétaire de la cour et à la mode, ou la manière d’écrire toutes sortes de lettres, tant sérieuses, morales, qu’amoureuses, avec leur response ; augmenté des compliments de la langue françoise, par le sieur de La Serre, Rouen, veuve Oursel, S. D., 1 vol. in-12. La Serre dédie ce volume à M. de Malherbe « Voicy une autre statue de mon nom (lisez Memnon) que je vous presente comme à son soleil… Aussy estes-vous en France le Socrate d’Athènes… » On y trouve des modèles
    de lettres sur des sujets comme celui-ci : « Lettre d’une dame qui seroit prisonnière du commandement de son prince amoureux d’elle. »