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ÉPITAPHE.


Cy gist un fou nommé Pasquet,
Quy mourut d’un coup de mousquet
Comme il vouloit lever la creste ;
Quant à moy, je croy que le sort
Luy mit du plomb dedans la teste
Pour le rendre sage en sa mort.



ÉPITAPHE.


Cy gist dans cette triste fosse
Le corps du pauvre Jambedosse,
Qui, par un vent traistre et malin,
Fut écrasé dans un moulin,
Où, voulant son blé faire moudre,
Luy-mesme il fut réduit en poudre,
Et, quoy qu’innocent avoué,
Très-malheureusement roué.
L’avanture en est incroyable
Autant comme elle est pitoyable.
Passant, admire et plains son sort,
Le bon naturel t’y convie,
Et dy qu’il a trouvé la mort
Où les autres trouvent la vie.