Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/235

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

N’y voir pour tous tableaux que quelque vieux rebus,
Ou bien quelque almanach qui sema ses abus
L’an que Pantagruel desconfit les andouilles ;

Et, du haut jusqu’au bas, pour tous meubles de pris,
Qu’une vieille paillasse, un pot et des quenouilles :
Voilà le passe-temps du soudart de Cypris.



ÉPIGRAMME.


Un poëte à la douzaine
Se vantoit impudemment,
Me discourant de sa veine,
Qu’il escrivoit doucement.
Moy, que la raison oblige
À l’en rendre mieux instruit :
Ouy, si doucement, luy dis-je.
Que tu ne fais point de bruit.



ÉPIGRAMME[1].


Certes, l’on vit un triste jeu,
Quand, à Paris, dame Justice,
Pour avoir mangé trop d’espice[2],
Se mit tout le palais en feu.

  1. Cette épigramme, d’un goût médiocre, souvent attribuée à Théophile, fait allusion à l’incendie du Palais de Justice, en 1618. Voir une relation de cet événement dans les Variétés historiques et littéraires de H. Édouard Fournier, t. 2, p. 159 et suit. (Bibliothèque elzevirienne).
  2. Racine a fait un jeu de mots qu’on peut rapprocher de celui-ci :
    Il me redemandoit sans cesse ses espices,
    Et j’ai tout bonnement couru dans les offices
    Chercher la boite au poivre…