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ce souvenir donné au vieux toit natal, cette poésie des ondes de fumée qui s’en échappent, ne sont-ce pas de belles idées ?

Ces trois poèmes, l’Andromède, la Metamorphose de Lyrian et de Sylvie, l’Arion, se rattachent aux études faites par Saint-Amant avant la composition du Moïse sauvé. Ce sont, à ses yeux, autant « de petits essais de poèmes héroïques dont le cavalier Marin nous a donné l’exemple dans son livre intitulé la Sampogna. »

On ne s’aperçoit que trop de l’influence du modèle dans les froids lazzis qui déparent ces morceau, les seuls du reste où Saint-Amant ait sacrifié son originalité, les seuls sur lesquels puisse s’appuyer l’opinion de ceux qui rangent Saint-Amant parmi les imitateurs constants de l’école italienne.

Dès la première édition de ses œuvres, Saint-Amant annonce qu’il a commencé un grand poème héroïque en l’honneur du roi : « Ce sera là que je tâcherai de comparer les exploits de ce prince incomparable aux travaux de Samson, et où j’emploierai autant de force d’esprit qu’il eut de vigueur en ses bras. »

Ce poème de Samson n’a jamais été imprimé. L’auteur nous apprend lui-même dans le Dernier recueil de ses œuvres quel en fut le sort.

Le roi dont ce poème devoit être l’éloge allégorique étoit Louis XIII ; mais sans doute, comme toutes ces œuvres dédiées au Roy, commencées pour l’un et terminées sous l’autre, il devoit être fait à la mesure de tous les rois possibles, et être présenté au dernier vivant avec cette assurance qu’il feroit passer son nom à

    tions des poissons :

    « Semblables au François, qui, durant son jeune âge,
    Et du Tybre et du Po fraye le beau rivage ;
    Car, bien que nuit et jour ses esprits soyent flattez.
    Du pipeur escadron des douces voluptez.
    ll ne peut oublier le lieu de sa naissance ;
    Ains chaque heure du jour il tourne vers la France
    Et son cœur et son œil, se faschant qu’il ne voit
    La fumée à flots gris voltiger sur son toict.

    (5e jour de la Semaine. édit. de 1591, p. 353.)