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Et Porrette en maschant des nois,
Font moins de mine trente fois.
Voyez, voyez comme elle escume !
Voyez comme sa teste fume !
Je croy qu’elle a le diable au corps :
Que jamais n’en soit-il dehors !
Messer Sathan, je vous encharge.
Et bien au long et bien au large,
Qu’elle en puisse crever d’ahan,
Et vomir l’ame avec le bran.
Ha ! la voylà bien attiffée !
Nous allons voir un beau trofée
Fait d’une coëffe de satin,
D’une perruque, d’un patin,
D’un buse, d’un collet, d’une houpe,
D’un manchon tout gasté de soupe,
D’un masque et d’un salle mouchoir
Qu’en sautant elle a laissé choir.
Ô la plaisante mélodie
Dont mon oreille est étourdie !
Chaisne, estuy, clef et peloton
Carillonnans à divers ton,
Et se meslans à la rencontre
Avec bourse, couteaux et montre,


    Que de veiller, proche de ses tisons.
    Et borner son empire aux Petites-Maisons…

    Colletet, dans ses Épigrammes (Paris, 1653), a écrit celle qui suit :

    Pour l’Herty, fou sérieux des Petites-Maisons.

    J’ay connu de grands personnages,
    Je me suis trouvé chez les sages,
    Où la philosophie abondoit en raison.
    Mais, ou je sens l’effet de ma raison blessée,
    Ou la grande sagesse a quitté le lycée,
    Pour ne plus habiter qu’aux Petites-Maisons.

    Voy. E. Fournier, Variétés historiques, 1, 135