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RAILLERIE À PART[1].

la débauche.


Nous perdons le temps à rimer,
Amis, il ne faut plus chommer ;
Voicy Bacchus qui nous convie
A mener bien une autre vie ;
Laissons là ce fat d’Apollon,
Chions dedans son violon ;
Nargue du Parnasse et des Muses,
Elles sont vieilles et camuses ;
Nargue de leur sacré ruisseau,
De leur archet, de leur pinceau,
Et de leur verve poetique,
Qui n’est qu’une ardeur frenetique ;
Pegase enfin n’est qu’un cheval,
Et pour moy je croy, cher Laval[2],

  1. Les Muse illustres de MM. Malherhe, Théophile, L’Estoille, Tristan, Baudoin, etc., Paris, L. Chamboudry, 1658, in-18, sont divisées en quatre parties. La quatrième est intitulée Raillerie à part, ou la Mine burlesque.
  2. Guy de Laval Bois-Dauphin, dit le marquis de Laval, étoit le second fils de la marquise de Sablé. Saint-Amant l’avait sans doute connu dans le cours de l’expédition navale ou il accompagna le comte d’Harcourt. Le commandement suprême appartenoit à l’archevêque de Bordeaux, Escoubleau de Sour-