S’ils n’ont le nez dans quelque livre,
Messieurs les doctes seulement,
Se trouvent en leur élément.
Au troisiesme, on voit en sa gloire
Celuy qui se plaist tant à boire,
Ce dieu de pampre couronné
Qui s’enyvra dès qu’il fut né ;
Ce fameux prince des crevailles,
Ce guerrier de qui les batailles
Se donnent en plein cabaret
Sous un drappeau blanc et clairet,
Ce bon Denis[1], à qui ma muse
Aucun éloge ne refuse,
Ny jamais n’en refusera
Tant que sa verve durera.
Là, tous les honnestes yvrongnes,
Aux cœurs sans fard, aux nobles trongnes.
Tous les gosiers voluptueux,
Tous les desbauchez vertueux,
Qui parmy leurs propos de table
Joignent l’utile au délectable,
Sont receus et traitiez aussi
Comme des enfans sans soucy.
Et pour le dernier où se trouvent
Mille tableaux qui nous esmeuvent
À faire ce crime innocent
À quoy la nature consent,
C’est à la cause des pensées
D’où naissent toutes les ar***[2].
C’est à celle qui sur les flots,
Le divin germe estant esclos,
Vogua dans un berceau de nacre,
Page:Saint-Amant - Œuvres complètes, Livet, 1855, volume 1.djvu/173
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