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LE PALAIS DE LA VOLUPTÉ[1]

Sur une maison de plaisance que Monseigneur le Duc de Rets a fait bastir dans la forest de Prinçay[2].


Icy la mesme symmettrie
A mis toute son industrie
Pour faire en ce bois escarté
Le palais de la Volupté.
Jamais le vague dieu de l’onde,
Ny celuy des clartez du monde,
N’entreprirent rien de plus beau,
Quand, sans trident et sans flambeau,
D’une volonté mutuelle,
Ils mirent en main la truelle,
Et sous des habits de maçons,
Employerent en cent façons
Tous les beaux traits que la nature
Admire dans l’architecture,
Pour loger ce prince troyen
Qui depuis les paya de rien.

  1. On trouve beaucoup de ces descriptions allégoriques dans les auteurs du temps. Tristan a décrit la maisons d’Astrée ou le palais des Amours. On a du P. Lemoine le Palais de la Fortune, le Palais des Fleurs de lys, le Palais du Sommeil, etc. ; de Habert, le Temple de la Mort, etc.
  2. À quelques lieues de Nantes ; il en reste encore quelques débris.