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LA PLUYE.

À Monsieur Deslandes-Payen[1], conseiller en la cour de Parlement de Paris.


Enfin, la haute Providence
Qui gouverne à son gré le temps,
Travaillant à nostre abondance,
Rendra les laboureurs contens.
Sus, que tout le monde s’enfuye !
Je voy de loing venir la pluye,
Le ciel est noir de bout en bout,
Et ses influences benignes
Vont tant verser d’eau sur les vignes,
Que nous n’en boirons point du tout.

L’ardeur grilloit toutes les herbes,
Et tel les voyoit consumer

  1. Pierre Payen-Deslandes fut le 49e prieur de la Charité, dans le Nivernois. Il succéda, juillet 1646, au cardinal de Lyon, frère de Richelieu. Il mourut en 1664, après avoir resigné en faveur de Jacques Martineau d’Hornoir. Payen-Deslandes étoit doyen des conseillers de la grand’chambre du parlement de Paris. — Dans la Fronde, il proposa (7 février 1651) de défendre aux cardinaux l’administration des affaires, et sa proposition fut suivie de l’arrêt qui proscrivoit Mazarin et les siens. Le 27 avril, il osoit seul accepter au parlement la protestation de la princesse de Condé contre la détention des princes. (V. Œuvres de Maître Adam, éditées par M. Ferd. Wagnier.) — Scarron (Œuvres, Paris, 1700, p. 149) adresse une longue épître et de grands éloges à M. Deslandes-Payen.