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de la corée.

apanage cent li[1] de pays en le chargeant de garder sa frontière occidentale.

Ouei Mann attira peu à peu à lui quantité de vauriens, puis il envoya dire faussement à Tchoueunn : « L’armée des Hann[2] s’approche par dix routes différentes, j’accours pour vous défendre. » Et il arriva soudain sans que Tchoueunn s’y attendit. Tchoueunn lui livra bataille, et l’ayant perdue s’enfuit par mer vers le sud.

Fann Houa[3] a écrit : « Ki-tse échappa à la ruine qui fut le destin de la dynastie Ynn ; il se retira dans le pays de Tch’ao-sienn auquel il donna huit articles de lois. Il apprit aux gens du pays à connaître ce qui était défendu ; aussi, on ne voyait parmi eux ni voleurs, ni gens sans moralité. Point n’était besoin de fermer les portes la nuit. Les coutumes du pays étaient douces et les lois exactement observées ; on y pratiquait la vertu et la fidélité aux devoirs. Aussi, quoique les lois ne fussent pas compliquées, les gens étaient honnêtes et ne faisaient que ce qui était juste. C’est que ces lois avaient été faites par un sage divin. »

Hann Hiu-tse[4] a écrit : « Ki-tse menant avec lui cinq mille chinois se rendit dans le pays de Tch’ao-

  1. 50 kilomètres.
  2. Dynastie chinoise (206 av. J.-C. — 220 ap. J.-C.).
  3. 范華. Il faut lire probablement Fann Yé 范曄 nom de l’auteur de l’histoire des Hann postérieurs. Il vivait au 5e siècle de notre ère.
  4. 涵虛子.