Page:Sainson - Les origines de la Corée, 1895.pdf/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.
11
de la corée.

mais jamais on ne me verra en servir une autre. »

Puis Wou-ouang[1] des Tcheou punit l’empereur Tchéou. Il eut alors divers entretiens avec Ki-tse sur la manière dont on doit se conduire. Les réponses de Ki-tse à ce sujet se trouvent dans le Hong-fann-kieou-tch’eou[2]. Wou-ouang le nomma roi de Tch’ao-sienn ; il établit sa capitale à P’ing-jang. Il enseigna à son peuple les rites et les devoirs de l’homme ; il l’initia à l’agriculture, à l’élevage des vers à soie et au tissage des étoffes ; enfin, il rédigea pour lui une loi en huit articles. L’assassin devait aussitôt payer son crime de sa vie. L’auteur de coups et blessures devait payer une indemnité en grains. Le voleur, si c’était un homme, était donné comme esclave au volé, comme servante si c’était une femme ; il leur était permis de se racheter, l’homme moyennant 500,000 sapèques ; mais, bien qu’après ce rachat les coupables se trouvassent replacés sur le même pied que les autres citoyens, l’ignominie restait attachée à leurs personnes, et, s’ils voulaient se marier, personne ne voulait d’eux. Aussi, les voleurs étaient-ils inconnus ; il n’était même pas nécessaire de fermer les portes des habitations. Les femmes étaient chastes et n’avaient pas de pensées impures. Ki-tse fit encore défricher

  1. 武王, premier empereur, (1222-1115) de la dynastie Tcheou (1122-255 av. J.-C.).
  2. 洪範九疇 les neuf articles de la grande règles ; chapitre du Chou-king 書經 attribué à Ki-tse.