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PRÉFACE.

que cela dût être fort utile. On y verrait plus clair si l’on connaissait l’histoire des controverses soutenues au sujet des forces vives et si l’on montrait à quel courant d’idées répondait le théorème de d’Alembert.

Sans que nous ayons besoin de donner d’autres exemples, on voit ce que gagnerait l’enseignement classique des sciences si l’on introduisait dans son cadre quelques considérations historiques. Il est surtout une lacune qu’il importe de faire disparaître au plus tôt. Il n’y a pas dans l’enseignement supérieur une seule chaire d’histoire des sciences. Cette remarque s’applique même aux timides essais qui ont été faits récemment pour l’enseignement supérieur libre. En tout cas, nous ne craignons pas de dire qu’on répondrait à un véritable besoin si l’on fondait une chaire d’histoire des sciences, soit au Collége de France, soit à la Sorbonne.

Avec les cours, les livres viendraient naturellement. L’enseignement oral se convertirait de lui-même en enseignement écrit. La parole des professeurs se condenserait en volumes. Actuellement, si nous voulons citer quelques livres propres à donner une idée de l’intérêt que la méthode historique prête aux études scientifiques, nous sommes réduits à constater sous ce rapport une véritable disette. Il nous faut chercher très-loin pour trouver quelques exemples. Nous mentionnerons à ce titre l’Histoire des mathématiques de Bossut, l’Histoire de l’astronomie de Bailly, quelques-unes des œuvres