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VOLTAIRE À CIREY.

ption sur la porte du château, avec une variante dans le premier vers :

Hæc ingens incepta domus, fit parva, sed ævum…

Le château de Cirey, d’ailleurs, existe encore à Cirey-sur-Blaise (Haute-Marne). Il est demeuré à l’état d’habitation seigneuriale ; transmis par madame du Châtelet à madame de Simiane, il est passé des mains de celle-ci dans celles de son neveu, le marquis de Damas, qui l’occupe aujourd’hui.

Il y a aussi dans le département de la Meurthe un autre Cirey qu’on appelle maintenant Cirey-sur-Vesonge, et qui s’appelait autrefois Cirey-les-Forges. On y trouve les restes assez délabrés d’une habitation qui appartenait également à la famille du Châtelet et où des forges étaient installées. C’est là qu’est établie aujourd’hui une importante manufacture de glaces. La marquise Émilie vint avec Voltaire en cet endroit pendant un séjour qu’ils firent tous deux à la cour du roi Stanislas, à Lunéville. Il est probable que les expériences relatives à la fonte de fer, dont nous aurons occasion de parler plus loin, eurent lieu au moins en partie dans les forges de ce Cirey (Meurthe). Mais nos héros n’y demeurèrent en tout cas que fort peu de temps, et c’est l’autre Cirey, celui de la Haute-Marne, qui nous intéresse tout spécialement.

Cette retraite de Cirey, où l’auteur de la Henriade et son amie passèrent près de quinze années, était devenue pour les beaux esprits du temps un objet de curiosité, et plusieurs séries de mémoires nous en ont transmis la description détaillée. Madame de Graffigny, notamment, l’auteur des Lettres d’une Péruvienne, qui fut quelque temps l’hôtesse de Cirey, nous en fait connaître l’intérieur par le menu.

Voltaire occupait une petite aile adossée au principal corps