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CHAPITRE VI

Les approches de 1789. — La réforme des poids et mesures. — Rôle des académiciens au milieu des agitations sociales. — Suppression de l’Académie en 1793. — Organisation de l’Institut en 1793.

Les dernières feuilles du Genera plantarum s’imprimaient au bruit du canon sous lequel tombait la Bastille. Depuis sa fondation, l’Académie avait soigneusement borné son horizon au domaine de la science, et s’était strictement abstenue de toute préoccupation politique. Dans la longue série de ses procès-verbaux, on eût cherché vainement, avant 1789, une simple allusion aux événements du dehors. Les temps allaient venir où, quelque soin qu’elle mit à s’en défendre, les agitations de la vie publique devaient retentir jusque dans son sein.

Le 4 juillet 1789, on lit au procès-verbal : « Il est décidé de témoigner à M. Bailly, de la part de l’Académie, sa satisfaction de la manière dont il a rempli les fonctions de président de l’Assemblée nationale. » Après cette motion tout à fait inusitée, l’Académie se hâte de reprendre son ordre du jour ; elle entend une lecture de Coulomb sur le frottement des pivots et