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GENERA PLANTARUM.

de plus, — on peut en faire un point de définition, — ils reproduisent par la génération des êtres semblables à eux-mêmes.

S’il n’existait qu’un nombre borné d’espèces, on pourrait s’en tenir à cette considération ; mais il y en a un nombre si considérable, qu’il est nécessaire de les réunir en groupes, de créer des genres, des familles.

Là commence l’embarras des naturalistes. Les caractères spécifiques sont en quelque sorte évidents et ont été en tous cas fixés depuis longtemps. Sur les caractères génériques, au contraire, il n’y avait encore, au commencement du xviiie siècle, qu’incertitude et confusion.

Plusieurs systèmes ou méthodes de classification furent essayés ; mais aucun ne mérite une attention sérieuse avant celui de Linné, qui fut publié en 1734.

Linné prit pour critère, pour caractère générique, les organes de la fécondation des plantes, sur lesquels on n’avait des connaissances précises que depuis les dernières années du xviie siècle. Il réforma d’ailleurs la nomenclature botanique et créa une véritable langue, comme on devait le faire plus tard en chimie. Toute plante fut désignée par deux mots : un substantif qui en indiquait le genre, un adjectif qui en marquait l’espèce. Avant lui il fallait des phrases entières pour nommer un végétal ; la nomenclature linnéenne rendit un immense service en dégageant l’allure de l’idiome botanique.

Linné d’ailleurs, nous venons de le dire, classait les plantes d’après l’état de leurs organes fécondateurs, des étamines et des pistils. Il établissait vingt-quatre grandes classes où il plaçait les végétaux suivant que les étamines ou pistils sont visibles ou non, suivant qu’ils sont réunis dans une même fleur ou portés par deux fleurs différentes, mâle et femelle, suivant qu’ils sont adhérents entre eux ou complètement libres, sui-