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SECTION DE MÉCANIQUE.

tion de l’eau. C’est encore Amontons qui a le premier donné des idées précises sur le frottement ; il prouva que cette résistance est proportionnelle à la pression et indépendante des surfaces en contact. C’est lui enfin qui, bien avant les frères Chappe, proposa l’établissement de télégraphes optiques : des gens munis de lunettes et placés dans des postes convenablement espacés devaient en peu de minutes transmettre un signal de Paris à Rome.

Vaucanson eut de bonne heure le génie des amusements mécaniques. À vingt ans, il présentait à l’Académie son célèbre automate joueur de flûte. C’était d’ailleurs un homme d’esprit que ce Vaucanson. Les ouvriers en soierie de Lyon réclamaient pour leurs privilèges compromis par l’usage des machines, ils arguaient de l’intelligence requise dans leur métier. Vaucanson leur produisit aussitôt un appareil auquel il suffisait d’atteler un âne pour fabriquer les étoffes les plus riches. Vaucanson avait formé chez lui une nombreuse collection de machines, véritable musée, qu’il légua à l’État et qui devint le premier fonds de la galerie des Arts et Métiers.

Voici encore Perronnet, le constructeur du pont de Neuilly, et Trudaine, le fondateur de l’École des ponts et chaussées ; ce sont les ancêtres de ce corps d’ingénieurs qui a pris dans l’histoire des travaux publics une place si éminente.

La physique expérimentale est spécialement représentée par les noms de Coulomb, de Borda, de Mariotte.

Coulomb avait débuté comme officier du génie et s’était occupé longtemps de travaux tout pratiques. Quand il s’adonna aux recherches scientifiques, il y porta une grande sûreté de vues et un talent alors bien rare pour observer les phénomènes avec précision. À cet effet, il inventa des instruments nouveaux ; la balance de torsion lui permit de faire sur les petites forces,