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SECTION D’ASTRONOMIE.

une pension d’académicien. Appelé à Paris dès l’année 1668, il sut d’ailleurs cumuler cette pension jusqu’en 1675 avec les appointements de professeur d’astronomie à l’université de Bologne, et jusqu’en 1677 avec ceux d’intendant des eaux et des fortifications du souverain Pontife.

À ses divers talents Cassini joignit celui de fonder une sorte de dynastie. La direction — toujours officieuse — de l’Observatoire passa dans les mains de son fils Jacques Cassini (Cassini II, 1712-1756), puis dans celles de François-César Cassini de Thury (Cassini III), fils du précédent (1756-1784). Ce dernier reçut seulement sur la fin de ses jours le titre de directeur général de l’Observatoire. Enfin, à partir de 1784, Jacques-Dominique Cassini (Cassini IV) succéda en cette qualité à son père.

Cassini de Thury, le troisième du nom, est le principal auteur d’une œuvre importante : nous voulons parler de cette belle Carte de France, qui a été le résultat des travaux géodésiques de tout le siècle, et qui donnait une représentation exacte du pays à l’échelle d’une ligne pour cent toises.

De 1670 à 1750, c’est-à-dire pendant quatre-vingts ans, Picard, La Caille, puis les Cassini et leurs coopérateurs, avaient couvert la France d’un vaste réseau de triangles, reliant les grandes villes du royaume à la méridienne de Paris. Il fallait encore, par une série d’opérations secondaires, reporter à leur place les autres villes et les bourgades. Cassini de Thury organisa ce travail sur une grande échelle. Il avait réussi à y intéresser le roi Louis XV, qui se piquait alors de connaissances astronomiques. Un subside de 90 000 livres, somme considérable pour l’époque, fut employé annuellement à former les ingénieurs et les graveurs nécessaires à l’exécution du plan