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L’ACADÉMIE ET LES ACADÉMICIENS.

Deux ans après, en 1785, l’Académie s’attachait Legendre, sur qui son attention avait été appelée par de brillants succès d’écolier obtenus au collège Mazarin, le seul où l’on enseignât alors les hautes mathématiques. Legendre est surtout connu de notre génération par un traité élémentaire de géométrie qui servait encore à l’enseignement classique il y a dix ans : il est en quelque sorte pour nous le pendant du grammairien Lhomond ; mais la haute géométrie lui doit d’importantes théories, et notamment celle des fonctions elliptiques.

Laplace, Lagrange, Monge et Legendre, ces quatre noms considérables, illustrent les dernières années de la section de géométrie ; ils forment comme un lien naturel entre l’ancienne Académie des sciences et la première section de l’Institut qui la remplaça plus tard.

La section d’astronomie a de son côté de glorieux états de service. Lalande, qui n’était guère porté à la louange, écrivait en 1766 : « La collection des Mémoires de l’Académie des sciences renferme le plus riche trésor que nous ayons en fait d’astronomie. La découverte des satellites de Saturne, l’étude consciencieuse et prolongée de la grandeur et de la figure de la terre ; l’application du pendule aux horloges, celle des lunettes aux quarts de cercle et des micromètres aux lunettes ; des discussions continuelles et savantes sur la théorie du soleil et de la lune, leurs inégalités, les réfractions, l’obliquité de l’écliptique, la théorie des satellites de Jupiter, tout cela se trouve longuement développé et traité à bien des reprises dans cette collection, dont l’analyse formerait, si on le voulait, un traité complet d’astronomie. »

Ce sont les astronomes de l’Académie qui publièrent l’important recueil de la Connaissance des temps. L’abbé Picard le