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L’ACADÉMIE ET LES ACADÉMICIENS.

confia le soin d’observer le passage de 1769, en l’envoyant cette fois en Californie. Ce second voyage lui coûta la vie. À son arrivée dans le pays, il fut atteint d’une maladie contagieuse qui enleva tous ses aides et ses compagnons. Affaibli lui-même, languissant, privé de tout secours dans un pays désert, il avait réussi cependant à échapper au danger. Le moment décisif de l’observation étant venu, il ne voulut pas laisser perdre une occasion qui ne devait plus se représenter de si longtemps ; peut-être fut-il aiguillonné par le souvenir des reproches qui avaient entaché son voyage en Sibérie : il se traîna donc jusqu’à son observatoire volant, y épuisa ses dernières forces, et mourut.

En somme, les résultats recueillis par les observateurs de 1761 et de 1769 laissèrent encore planer une grande incertitude sur la donnée fondamentale que l’on étudiait. On admet actuellement, pour la distance du soleil à la terre, une longueur approximative de 148 millions de kilomètres ; mais les astronomes conviennent que l’erreur peut bien s’élever à 2 millions de kilomètres. Espérons que les deux passages du xixe siècle (1874 et 1882) permettront d’obtenir des données plus exactes.