de notre système planétaire, la figure des orbites que suivent les astres de notre monde, les inclinaisons mutuelles des plans où ils se meuvent. Grâce à des mesures d’angles, la forme du système a été arrêtée dans tout ce qu’elle a de relatif ; mais il manque une mesure absolue pour en déterminer la grandeur réelle. Le dessin est étudié dans tous ses détails, l’échelle seule reste assez indécise.
Nous avons déjà vu tout à l’heure comment, lors du voyage de Richer à Cayenne, une première tentative avait été faite pour établir les dimensions réelles du monde ; on se servait alors de la distance de Mars à la terre. Mais les données déterminées par Richer n’inspiraient que peu de confiance, et les astronomes fondaient au contraire un grand espoir sur la méthode proposée par Halley.
On conçoit bien la nature de la difficulté. Pour fixer une distance telle que celle de la terre au soleil, il faut la comparer à une autre distance linéaire, à une base prise sur notre planète. La plus grande dont on puisse disposer, le diamètre terrestre, est encore bien petite par rapport à la quantité qu’il s’agit d’évaluer. En opérant directement, on n’obtient que des approximations tout à fait insuffisantes. Halley eut l’idée que la difficulté pourrait être tournée en observant la planète Vénus au moment où elle se projette sur le soleil. Une tache noire passe alors d’un bord à l’autre du disque solaire, et la durée de ce passage est différente suivant qu’on l’observe d’un point ou de l’autre de notre globe ; elle varie de 5 heures 30 min. à 5 heures 58 minutes. Les distances relatives des trois corps célestes étant d’ailleurs connues, on imagine facilement comment cette méthode conduit à fixer une longueur absolue.
Le problème sera d’autant mieux résolu, que les points d’observation auront été plus nombreux et plus distants.