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EXPÉDITIONS SCIENTIFIQUES.

Bonne-Espérance pour étudier les étoiles de l’hémisphère austral. Peu de voyages furent aussi fructueux par l’abondance des matériaux rassemblés. Pendant qu’il rendait ainsi à l’astronomie des services signalés avec des ressources bien modestes, La Caille était sans cesse poursuivi de la crainte de coûter trop cher au gouvernement, qui faisait les frais de sa mission. « J’ai toujours, écrivait-il, ménagé la dépense depuis que je suis ici, et si je n’avais pas avec moi un ouvrier qui dépense plus que moi, quoique jamais mal à propos, je n’aurais pas dépensé cinquante piastres par-dessus ma pension. »

Au commencement de la seconde moitié du xviiie siècle, tous les astronomes de l’Europe furent occupés d’un phénomène qui présente une importance spéciale, parce qu’on l’a choisi pour déterminer la distance de la terre au soleil : nous voulons parler du passage de la planète Vénus sur le disque solaire. Ce phénomène se produisit le 6 juin 1761, et se renouvela en 1769 ; il se répète ainsi à huit années de distance pour ne plus se présenter ensuite qu’après un intervalle plus que séculaire. C’est ainsi que nous allons le revoir, d’abord le 8 décembre 1874, puis en 1882. En ce moment même tous les corps savants, les observatoires, les Académies, préparent des instruments et des observateurs pour tirer tout le parti possible du passage qui doit avoir lieu en 1874.

C’est l’astronome royal d’Angleterre, Edmond Halley, qui, vers la fin du xviie siècle, avait indiqué comment on pourrait utiliser ultérieurement le passage de Vénus sur le soleil pour déterminer la distance du soleil à la terre. Cette distance, comme on sait, n’était alors connue, — et ne l’est d’ailleurs encore maintenant, — qu’avec une approximation très-médiocre. On a fixé avec une grande précision la forme générale