même en présentant pour chaque place vacante une liste de trois membres à la nomination du roi. Le système se complétait par l’adjonction d’un élève à chaque pensionnaire. Les pensionnaires choisissaient eux-mêmes leurs élèves avec l’agrément de la compagnie et les soumettaient à la sanction royale ; ces jeunes surnuméraires avaient d’ailleurs le privilège de figurer, dans une proportion déterminée, sur les listes de présentation pour les places d’associés[1].
L’Académie, ainsi renouvelée et agrandie, fut solennellement installée au Louvre dans un logement spacieux et confortable. Une nouvelle ère de travail commence alors pour elle. On a renoncé aux plans d’ensemble, à la culture collective, de la science. Chacun travaille comme il l’entend, choisit ses sujets de recherches ; mais une règle sévère astreint tout académicien à un labeur effectif ; sauf les membres honoraires, chacun doit fournir son tribut aux discussions et aux mémoires publiés par la compagnie. Des exclusions rigoureuses sont prononcées non-seulement contre les membres qui, sans excuse valable, restent trop longtemps absents, mais même contre ceux qui assistent aux séances sans y apporter leur part de travail. Ceux dont l’âge a diminué les forces obtiennent seuls, sur leur demande, le titre de vétéran qui les dispense d’une occupation régulière[2].
Sous l’empire de ces dispositions, le rôle et l’influence de l’Académie grandissent rapidement. Elle acquiert une notoriété considérable, et tout ce qui intéresse les sciences vient