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RÉFORME DE 1699.

pertes irréparables ; Huyghens quitta la France après la révocation de l’édit de Nantes, sans vouloir profiter des facilités exceptionnelles qu’on lui offrait ; Rœmer se retira de même en Danemark, et Picard mourut en 1684.

On voit alors l’Académie s’effacer et languir ; elle abandonne le système du travail en commun qui avait soutenu son zèle ; le laboratoire est déserté, et les procès-verbaux deviennent stériles.

Cet état de choses dura jusqu’en 1699. Une nouvelle organisation donnée alors à l’Académie devint pour elle le signal d’une sorte de renaissance. Pontchartrain avait succédé à Louvois comme protecteur de la compagnie ; son neveu, l’abbé Bignon, s’en fit donner la direction et mit en vigueur un règlement nouveau. Ce règlement, admirablement combiné, peut donner à lui seul une idée de la fécondité des travaux de l’Académie[1]. Le nombre des académiciens fut porté de seize à cinquante, dont dix membres honoraires, vingt pensionnaires et vingt associés. Les membres honoraires étaient de grands seigneurs à qui l’on ne demandait pas une collaboration effective. Les pensionnaires, recrutés pour la plupart parmi les membres de l’ancienne compagnie, furent partagés en six sections, celles de géométrie, d’astronomie, de mécanique, de chimie, d’anatomie et de botanique. Les associés étaient des sortes d’adjoints, dont douze devaient être pris parmi les Français et huit parmi les savants étrangers[2]. Une mesure importante caractérisait le nouvel ordre de choses : l’Académie se recrutait elle-

  1. Voyez à la fin de ce volume (Appendice B) le détail de ce règlement.
  2. Les huit premiers associés étrangers furent Leibniz, Tchirsnausen, Guglielmini, Hartsœcker, les deux frères Bernoulli (Jacques et Jean), Rœmer et Newton.