le sol en Angleterre, depuis la surface jusqu’aux plus grandes profondeurs que l’on a pu atteindre, sont disposées par couches plus ou moins régulières, et que, dans un certain nombre seulement de ces couches, il y a des coquilles et des restes d’animaux marins ; il s’est assuré ensuite par ses correspondants et ses amis que dans tous les autres pays la terre est composée de même, et qu’on y trouve des coquilles non-seulement dans les plaines, mais aussi dans les carrières les plus profondes et sur les montagnes les plus élevées. Il a reconnu que les couches de terrains sont ordinairement horizontales, qu’elles sont placées les unes sur les autres comme le seraient des matières transportées par les eaux et déposées en forme de sédiment.
Tous ces faits étaient fort bien décrits par Woodward ; il est vrai qu’il y ajoutait une observation grossièrement erronée, mais qui cadrait avec sa théorie, en assurant que les couches étaient superposées dans l’ordre même de la densité de chacune d’elles. C’était là une conséquence nécessaire dès que l’on admettait que toutes les matières avaient été précipitées dans l’espace d’un déluge de quarante jours.
Whiston avait de son côté publié un système complet (A new Theory of the earth, Londres, 1708), où il s’efforçait d’interpréter les phénomènes conformément aux récits bibliques de la création et du déluge. Whiston était un habile astronome et le propre successeur de Newton dans la chaire de mathématiques de Cambridge. Son opinion était donc faite pour compter dans le monde scientifique.
La terre, avant les six jours, n’était qu’une comète, c’est-à-dire un astre inhabitable, errant à travers l’espace, souffrant alternativement de l’excès du froid et du chaud, et dans lequel