dites. Ce cadre permettait de retracer l’état de l’Europe scientifique au milieu du xviiie siècle. C’est l’objet de notre livre premier : le xviiie siècle scientifique vu à travers Voltaire.
Mais, ce travail achevé, l’impression qui en résultait était-elle absolument juste et conforme à la vérité ? Évidemment il fallait prendre quelque précaution pour rester strictement exact. Nous avions un peu faussé Voltaire, un peu faussé le xviiie siècle. C’est là un inconvénient assez commun dans les travaux humains ; en adoptant un sujet déterminé, on le grossit aux dépens de ce qui l’environne, et il faut avoir soin de rétablir par quelque procédé la perspective qui a été troublée.
Nous avons donc, dans un livre second, étudié les sciences du xviiie siècle, non plus dans Voltaire, mais dans l’histoire de l’Académie et des académiciens. Les annales de l’Académie des sciences offrent en effet un cadre commode et tout tracé à l’historien de nos connaissances scientifiques. Depuis deux cents ans cette Académie a pris la part la plus active à toutes les recherches et à toutes les découvertes ; elle n’a pas cessé d’être comme le foyer où sont venus converger les efforts des savants. Elle s’est recrutée d’ailleurs de tous les hommes qui ont marqué à quelque titre que ce soit dans nos fastes scientifiques ; il n’y manque aucun nom célèbre, et on peut remarquer qu’elle a été, sous ce rapport, plus heureuse