Page:Sagard - Le Grand voyage du pays des Hurons (Avec un dictionnaire de la langue huronne), Librairie Tross, 1865.djvu/142

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 104 —

core dauantage à cet exercice, et faire voir que dans l’occasion ils ne manqueraient pas de courage ; ||150 ils chantent d’vn ton menaçant et furieux, des iniures, imprecations et menaces contre leurs ennemis, et se promettent vne entiere victoire sur eux. Si c’est vn festin de victoire et de resiouyssance, ils chantent d’vn ton plus doux et agreable, les louanges de leurs braues Capitaines qui ont bien tué de leurs ennemis, puis se rassoient, et vn autre prend la place, iusqu’à la fin du festin.


Des dances, chansons et autres ceremonies ridicules.

Chapitre X.


N os Sauuages, et generalement tous les peuples des Indes Occidentales, ont de tout temps l’vsage des dances ; mais ils l’ont à quatre fins : ou pour agreer à leurs Demons, qu’ils pensent leur faire du bien, ou pour faire feste à quelqu’vn, ou pour se resiouyr de quelque signalée victoire, ou pour preuenir et guerir les maladies et infirmitez qui leur arriuent.

151|| Lorsqu’il se doit faire quelques dances, nuds, ou couuerts de leurs brayers, selon qu’aura songé le malade, ou ordonné le Medecin, ou les Capitaines du lieu, le cry se faict par toutes les rues de la ville ou du village, aduertissant et inuitant les ieunes gens de s’y porter au iour et heure ordonnez, le mieux matachié et paré qu’il leur sera possible, ou