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a plus d’autre mal que la découverte qu’en a fait le mari : or, ce tort-là n’appartient qu’à lui seul, il ne saurait regarder la femme ; ceux qui jadis ont puni l’adultère étaient donc des bourreaux, des tyrans, des jaloux qui, rapportant tout à eux, s’imaginaient injustement qu’il suffisait de les offenser pour être criminelle, comme si une injure personnelle devait jamais se considérer comme un crime, et comme si l’on pouvait justement appeler crime une action qui, loin d’outrager la nature et la société, sert évidemment l’un et l’autre ; il est cependant des cas où l’adultère, facile à prouver, devient plus embarrassant pour la femme sans être pour cela plus criminel ; c’est, par exemple, celui où l’époux se trouve, ou dans l’impuissance, ou sujet à des goûts contraires à la population. Comme elle jouit, et que son mari ne jouit jamais, sans doute alors ses déportemens deviennent plus ostensibles, mais doit-elle se gêner pour cela ? non sans doute. La seule précaution qu’elle doive employer est de ne point faire d’enfans, ou de se faire