et ceux qui vont m’asservir à cette manie
bizarre, une inconcevable différence, et je
veux la connaître. Peins-moi ton Dolmancé,
je t’en conjure, afin que je l’aye bien dans la
tête avant de le voir arriver ; car tu sais
que je ne le connais que pour l’avoir rencontré
l’autre jour dans une maison où je ne fus
que quelques minutes avec lui.
Dolmancé, ma sœur, vient d’atteindre sa trente-sixième année, il est grand, d’une fort belle figure, des yeux très-vifs et très spirituels, mais quelque chose d’un peu dur et d’un peu méchant se peint malgré lui dans ses traits ; il a les plus belles dents du monde, un peu de mollesse dans la taille et dans la tournure, par l’habitude, sans doute, qu’il a de prendre si souvent des airs féminins ; il est d’une élégance extrême, une jolie voix, des talens, et principalement beaucoup de philosophie dans l’esprit.
Il ne croit pas en Dieu, j’espère ?