à l’homme, ayons de bonnes lois, et nous saurons
nous passer de religion. Mais il en faut une au peuple,
assure-t-on, elle l’amuse, elle le contient,
à la bonne heure ; donnez-nous donc, en ce cas,
celle qui convient à des hommes libres. Rendez-nous
les dieux du paganisme. Nous adorerons
volontiers Jupiter, Hercule ou Pallas,
mais nous ne voulons plus du fabuleux auteur
d’un univers qui se meut lui-même, nous ne
voulons plus d’un dieu sans étendue et qui pourtant
remplit tout de son immensité, d’un dieu
tout-puissant, et qui n’exécute jamais ce qu’il
désire, d’un être souverainement bon, et qui ne
fait que des mécontens, d’un être ami de l’ordre,
et dans le gouvernement duquel tout est
en désordre. Non, nous ne voulons plus d’un
dieu qui dérange la nature, qui est le père de
la confusion, qui meut l’homme au moment où
l’homme se livre à des horreurs ; un tel dieu
nous fait frémir d’indignation, et nous le reléguons
pour jamais dans l’oubli d’où l’infâme
Robespierre voulut le sortir[1].
- ↑ Toutes les religions s’accordent à nous exalter la sagesse et la puissance intime de la