Page:Sade - Philosophie dans le boudoir, Tome 2, 1795.djvu/85

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
79


briquoient à leur ambition démesurée, et certains de captiver les peuples avec la sanction de ces dieux, ils avoient, comme on sait, toujours soin ou de ne les interroger qu’à propos, ou de ne leur faire répondre que ce qu’ils croyoient pouvoir les servir. Tenons donc aujourd’hui dans le même mépris, et le dieu vain que des imposteurs ont prêché, et toutes les subtilités religieuses qui découlent de sa ridicule adoption, ce n’est plus avec ce hochet qu’on peut amuser des hommes libres ; que l’extinction totale des cultes entre donc dans les principes que nous propageons dans l’Europe entière, ne nous contentons pas de briser les sceptres, pulvérisons à jamais les idoles ; il n’y eut jamais qu’un pas de la superstition au royalisme[1], il faut bien que cela soit sans doute, puisqu’un des premiers articles du sacre des rois, étoit toujours

  1. Suivez l’histoire de tous les peuples, vous ne les verrez jamais changer le gouvernement qu’ils avoient pour un gouvernement monarchique, qu’en raison de l’abrutissement où la superstition les tient. Vous verrez toujours les rois étayer la religion, et la religion sacrer des rois, on