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au contraire dans les vains dieux du christianisme, que vous offre je le demande, cette imbécille religion[1] ? le plat imposteur de Nazareth vous fait-il naître quelques grandes idées ? sa sale et dégoûtante mère, l’impudique Marie, vous inspire-t-elle quelques vertus ? et trouvez-vous dans les saints dont est garni son Élysée, quelque modèle de grandeur, ou d’héroïsme ou de vertus ? Il est si vrai que cette stupide religion ne prête rien aux grandes idées, qu’aucun artiste n’en peut employer les attributs dans les monumens qu’il élève ; à Rome même la plupart des embellissemens ou des ornemens du palais des papes ont leurs modèles dans le pa-

  1. Si quelqu’un examine attentivement cette religion, il trouvera que les impiétés dont elle est remplie, viennent en partie de la férocité et de l’innocence des juifs, et en partie de l’indifférence et de la confusion des gentils ; au lieu de s’approprier ce que les peuples de l’antiquité pouvoient avoir de bon, les chrétiens paroissent n’avoir formé leur religion que de mélange de vices qu’ils ont rencontré par-tout.
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