recouvrer et la confiance, et l’autorité qu’on lui
a fait perdre ? Et que d’êtres foibles et pusillanimes
redeviendront bientôt les esclaves de cet
ambitieux tonsuré ; pourquoi n’imagine-t-on pas
que les inconvéniens qui ont existé peuvent
encore renaître ? Dans l’enfance de l’église chrétienne,
les prêtres n’étoient-ils pas ce qu’ils
sont aujourd’hui ? Vous voyiez où ils étoient
parvenus, qui pourtant les avoit conduit là :
n’étoit-ce pas les moyens que leur fournissoit
la religion ? Or si vous ne la défendez pas
absolument cette religion, ceux qui la prêchent
ayant toujours les mêmes moyens, arriveront
bientôt au même but. Anéantissez donc à jamais
tout ce qui peut détruire un jour votre
ouvrage ; songez que le fruit de vos travaux
n’étant réservé qu’à nos neveux, il est de votre
devoir, de votre probité, de ne leur laisser
aucun de ces germes dangereux qui pourroient
les replonger dans le chaos dont nous avons
tant de peine à sortir ; déjà nos préjugés se
dissipent, déjà le peuple abjure les absurdités
catholiques, il a déjà supprimé les temples, il
a culbuté les idoles, il est convenu que le mariage
n’étoit plus qu’un acte civil, Les confessionnaux
brisés servent aux foyers publics
Page:Sade - Philosophie dans le boudoir, Tome 2, 1795.djvu/79
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
73
Tome II.
G