mande précisément ce qu’on a tant de peine à obtenir
des autres.
Oh, ce n’est pas, sans un peu de remords ! car vous ne m’avez point rassurée sur le crime énorme que j’ai toujours entendu dire qu’il y avoit à cela, et sur-tout à le faire d’homme à homme, comme cela vient d’arriver à Dolmancé et à Augustin ; voyons, voyons, monsieur, comment votre philosophie explique cette sorte de délit, il est affreux, n’est-ce pas ?
Commencez à partir d’un point, Eugénie, c’est que rien n’est affreux en libertinage, parce que tout ce que le libertinage inspire, l’est également par la nature, les actions les plus extraordinaires, les plus bisarres, celles qui paroissent choquer le plus évidemment toutes les loix, toutes les institutions humaines, (car pour du ciel, je n’en parle pas), eh bien, Eugénie, celles-là même ne sont point affreuses, et il n’en est pas une d’elle qui ne puisse se démontrer dans la nature il est certain que celle dont vous me