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commettez en variant les formes de ses différens ouvrages, est avantageuse pour elle, puisque vous lui fournissez par cette action la matière première de ses reconstructions, dont le travail lui deviendroit impraticable, si vous n’anéantissiez pas. Eh ! laisser-la faire, vous dit-on, assurément il faut la laisser-la faire, mais ce sont ses impulsions que suit l’homme quand il se livre à l’homicide, c’est la nature qui le lui conseille, et l’homme qui détruit son semblable, est à la nature ce que lui est la peste ou la famine, également envoyé par sa main, laquelle se sert de tous les moyens possibles pour obtenir plutôt cette matière première de destruction, absolument essentielle à ses ouvrages, daignons éclairer un instant notre ame du saint flambeau de la philosophie ; quelle autre voix que celle de la nature, nous suggère les haines personnelles, les vengeances, les guerres, en un mot, tous ces motifs de meurtres perpétuels ; or, si elle nous les conseille, elle en a donc besoin. Comment donc pouvons-nous, d’après cela, nous supposer coupables envers elle, dès que nous ne faisons que suivre ses vues ?

Mais en voilà plus qu’il ne faut pour convaincre tout lecteur éclairé qu’il est impossible

que