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exister en nous d’autres penchans que ceux que nous tenons de la nature, elle est trop sage et trop conséquente pour en avoir mis dans nous qui puissent jamais l’offenser.

Celui de la sodomie est le résultat de l’organisation, et nous ne contribuons pour rien à cette organisation des enfans de l’âge le plus tendre annoncent ce goût, et ne s’en corrigent jamais, quelquefois il est le fruit de la satiété ; mais, dans ce cas même, en appartient-il moins à la nature ? Sous tous les rapports il est son ouvrage, et, dans tous les cas, ce qu’elle inspire doit être respecté par les hommes. Si, par un recensement exact, on venait à prouver que ce goût affecte infiniment plus que l’autre, que les plaisirs qui en résultent sont beaucoup plus vifs, et qu’en raison de cela ses sectateurs tout mille fois plus nombreux que ses ennemis, ne seroit-il pas possible de conclure alors que, loin d’outrager la nature, ce vice serviroit ses vues, et qu’elle tient bien moins à la progéniture que nous n’avons la folie de le croire ; or, en parcourant l’univers, que de peuples ne voyons-nous pas mépriser les femmes ; il en est qui ne s’en servent absolument que pour avoir l’infant nécessaire à les remplacer. L’habitude

  Tome II.
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