Page:Sade - Philosophie dans le boudoir, Tome 2, 1795.djvu/138

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132


n’est pas de se placer dans tel ou tel lieu, à moins qu’on ne voulût soutenir que toutes les parties du corps ne se ressemblent point, et qu’il en est de pures et de souillées ; mais comme il est impossible d’avancer de telles absurdités, le seul prétendu délit ne sauroit, consister ici que dans la perte de la semence ; or, je demande s’il est vraisemblable que cette semence soit tellement précieuse aux yeux de la nature, qu’il devienne impossible de la perdre sans crime, procéderoit-elle tous les jours à ces pertes si cela étoit ? et n’est-ce pas les autoriser que de les permettre dans les rêves, dans l’acte de la jouissance d’une femme grosse ? Est-il possible d’imaginer que la nature nous donnât la possibilité d’un crime qui l’outrageroit ? est-il possible qu’elle consente à ce que les hommes détruisent ses plaisirs, et deviennent par-là plus forts qu’elle ? Il est inoui dans quel gouffre d’absurdités l’on se jette, quand on abandonne, pour raisonner, les secours du flambeau de la raison. Tenons-nous donc pour bien assurés qu’il est aussi simple de jouir d’une femme d’une manière que de l’autre, qu’il est absolument indifférent de jouir d’une fille ou d’un garçon, et qu’aussi-tôt qu’il est constant qu’il ne peut

exister