sant des avantages des autres animaux femelles,
et appartenant, comme elles et sans aucune
exception, à tous les mâles ; telles furent sans
aucun doute, et les premières loix de la nature,
et les seules institutions des premiers rassemblemens
que les hommes firent. L’intérêt, l’égoïsme
et l’amour dégradèrent ces premières
Vues si simples et si naturelles ; on crut s’enrichir
en prenant une femme, et avec elle le
bien de sa famille ; voilà les deux premiers sentimens
que je viens d’indiquer satisfaits, plus
souvent encore on enleva cette femme, et on
s’y attacha ; voilà le second motif en action,
et, dans tous les cas, de l’injustice. Jamais un
acte de possession ne peut être exercé sur un
être libre ; il est ainsi injuste de posséder exclusivement
une femme, qu’il l’est de posséder
des esclaves ; tous les hommes sont nés libres,
tous sont égaux en droit, ne perdons jamais de
vue ces principes ; il ne peut donc être jamais
donné, d’après cela, de droit légitime à un sexe
de s’emparer exclusivement de l’autre, et jamais
l’un de ces sexes, ou l’une de ces classes, ne
peut posséder l’autre arbitrairement. Une femme
même, dans la pureté des loix de la nature, ne
peut pas alléguer pour motif de refus qu’elle
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