titution est le premier effet. Maintenant que
nous sommes revenus sur tout cela de la foule
d’erreurs religieuses qui nous captivoient, et
que, plus rapprochés de la nature par la quantité
de préjugés que nous venons d’anéantir, nous
n’écoutons que sa voix, bien assurés que s’il y
avoit du crime à quelque chose, ce seroit bien
plutôt à résister aux penchans qu’elle nous inspire,
qu’à les combattre, persuadés que la luxure
étant une suite de ces penchans, il s’agit bien
moins d’éteindre cette passion dans nous, que
de régler les moyens d’y satisfaire en paix ; nous
devons donc nous attacher à mettre de l’ordre
dans cette partie, à y établir toute la sûreté
nécessaire à ce que le citoyen que le besoin
rapproche des objets de luxure, puisse se livrer
avec ces objets à tout ce que ses passions lui
prescrivent, sans jamais être enchaîné par rien,
parce qu’il n’est aucune passion dans l’homme
qui ait plus besoin de toute l’extension de la liberté,
que celle-là. Différens emplacemens sains,
vastes, proprement meublés, et sûrs dans tous
les points, seront érigés dans les villes ; là tous
les sexes, tous les âges, toutes les créatures
possibles seront offertes aux caprices des libertins
qui viendront jouir, et la plus entière subor-
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